Depuis 1845, la police nationale compte dans ses rangs de précieux agents à quatre pattes : des chiens.
La police nationale compte au total 171 brigades cynophiles, toutes spécialités confondues, et 472 chiens.
Quelles races de chiens sont utilisées?Élancé et endurant, le berger belge malinois représente la grande majorité du cheptel de la police nationale. Il est très présent dans la spécialité de recherche. Parmi les autres races de chiens figure notamment le berger allemand.Dans les spécialités de défense et de patrouille, les chiens plus lourds et athlétiques sont privilégiés.
Quelles sont les missions des chiens?Le chien est un assistant opérationnel des fonctionnaires de police. Les animaux sont répartis sur l’ensemble du territoire national dans des unités cynotechniques.
Chaque chien a une spécialité:
- recherche: rechercher des personnes disparues, des armes, des stupéfiants, des billets ou des explosifs;
- défense/intervention: assurer la sécurité et l’appui des policiers lors d’opérations de contrôle ou d’interventions.
Pour les chiens de recherche, ce sont des animaux obéissants et sociables qui sont sélectionnés. Ces chiens doivent aimer jouer, qualité fondamentale puisque chaque entraînement repose sur le principe du jeu et de la récompense. Quant aux chiens de défense et d’intervention, les qualités recherchées sont l’obéissance, le courage, une bonne capacité physique ainsi qu’une bonne combativité.
Quelle est la carrière d’un chien policier ?Les chiens sont recrutés à l’âge de 1 à 3 ans auprès de refuges, d’associations d’animaux ou bien de professionnels de l’élevage. Une fois les tests réussis, c’est la phase de formation (3 à 6 mois) déjà en binôme avec leur équipier et futur maître-chien. Les chiens de recherche sont sur le terrain jusqu’à l’âge de 8 ans environ tandis que les chiens de défense/intervention, plus exposés aux blessures, quittent le service opérationnel un an plus tôt.
À chaque chien est attribué un maître-chien (aussi appelé conducteur). Pour créer ces binômes, les formateurs s’assurent de la compatibilité du caractère du chien avec son futur maître-chien. Celui-ci l’entraînera une fois par semaine au minimum afin de maintenir les capacités du canidé (mémorisation, odorat…). Une vraie relation de confiance durable dans le temps est essentielle sur le terrain. Le conducteur assure la maîtrise permanente et la responsabilité de l’animal, il veille également à son bien-être ainsi qu’à son rythme biologique en toute circonstance. Il organise ainsi des phases régulières de détente de l’animal durant les vacations.
Les binômes chien-conducteur sont susceptibles de se voir décorés dans le cadre d'affaires spécifiques (remise d'une médaille pour acte de courage et de dévouement par exemple) ou encore lors de concours comme les trophées des chiens héros, organisés par la Centrale canine.
Que deviennent les chiens réformés?
Après leur carrière, les animaux sont souvent adoptés par leur conducteur ou par des familles d’accueil. Certains chiens sont néanmoins parfois plus difficiles à adopter de par leur caractère. Depuis 2021, la première maison de retraite pour ces chiens policiers réformés a été fondée à Cabriès (Bouches-du-Rhône). Il s’agit du refuge «Un toit pour Erros».
Le bien-être animal, une priorité tout au long de la vie du chien
Avant 10 mois, le chien n’est pas apte au travail : son squelette risquerait de s’abîmer. Tout au long des missions, le bien-être du chien policier est pris en compte. Les équipes vétérinaires veillent à sa bonne santé. Par ailleurs, des formations aux premiers secours canins sont dispensées par exemple au RAID afin que les policiers prodiguent les premiers gestes en cas d’accident lors d’une intervention. Enfin, les chiens seraient en capacité de poursuivre leur carrière jusqu’à un âge plus avancé, d’un point de vue physique. Cependant, leurs fonctions cessent avant pour éviter tout risque de blessure.