L’Office Central pour la Répression de l’Immigration irrégulière et de l’Emploi d’Etrangers Sans Titre (OCRIEST) est un service de la Direction Centrale de la Police Aux Frontières (DCPAF), l’une des 10 directions de la Police nationale.
Créé par le décret n° 96-691 du 6 août 1996, l’OCRIEST a pour mission la lutte contre les réseaux (ou « filières ») favorisant l’immigration irrégulière, l’emploi d’étrangers dépourvus d’autorisation de travail et/ou de séjour ainsi que la fraude documentaire qui en découle. Il est placé sous l'autorité du Ministère de l'Intérieur, de l'Outre-Mer, des Collectivités Territoriales et de l'Immigration.
Contexte général :
Selon l’ONU, dans la hiérarchie de l’enrichissement illégal lié à la criminalité organisée mondiale, le trafic de migrants occupe le deuxième rang après le trafic de stupéfiants. La sphère de l’immigration irrégulière (cheminement et maintien illégaux dans le pays de destination ou de transit) contribue à alimenter une nébuleuse criminogène allant de la fourniture de moyens servant à cette immigration (à la fabrication et à la vente de documents d’identité contrefaits et/ou volés et falsifiés) à l’exploitation des clandestins (proxénétisme, travail dans des conditions indignes, mendicité, esclavage moderne, etc…).
Au cours des décennies 1980 et 1990, l’immigration irrégulière est devenue un phénomène prenant de plus en plus d’ampleur et impactant l’Europe dans sa globalité. Chaque Etat-membre est, dans ce contexte, devenu un point de convergence des flux illégaux la transformant concomitamment en pays de transit, de rebond ou d’installation.
Dans un premier temps chaque Etat a tenté d’élaborer des solutions particulières à ces questions. L’intégration européenne ayant à l’époque institutionnalisé l’espace commun de mouvement des biens et des personnes – espace Schengen – facilitant l’évolution de la criminalité organisée transnationale, l’idée d’une réponse commune s’est progressivement imposée.
En France la réflexion a abouti à la mise en place nécessaire d’une politique de coordination nationale de la lutte contre l’immigration irrégulière, jusque là mise en œuvre par les services territoriaux de la Police Aux Frontières que sont les Brigades Mobiles de Recherche. Ce rôle de coordination opérationnelle est assumé par l’OCRIEST créé à cet effet.
Ses missions :
L’article 2 du décret interministériel instituant l’OCRIEST (modifié le 28 décembre 2016 n°2016-1957) dispose que son domaine de compétence est constitué des "infractions relatives à l'aide à l'entrée, à la circulation et au séjour irréguliers des étrangers en France, à l'emploi des étrangers dépourvus d'autorisation de travail, aux faux et usage de faux documents destinés à favoriser les infractions susmentionnées ainsi qu'aux trafics de documents d’identité et de voyage".
A cette fin, il est chargé :
La diversité et la transversalité des missions de l’OCRIEST autour de la thématique de l’immigration irrégulière (animation sur le plan opérationnel et national, coordination aux niveaux national et transnational, analyse globale de la question migratoire) expliquent son organisation atypique.
Organisation :
L’OCRIEST est un service d’investigations judiciaires ayant une compétence sur tout le territoire national. Son organisation tourne autour de trois pôles pour répondre à la transversalité de ces missions : un pôle de direction et de gestion, un pôle opérationnel et un pôle d’analyse.