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- Publié le 07/02/2025
- Mis à jour le 11/02/2025

Kévin Techer, 44 ans, est gardien de la paix depuis plus de vingt ans. CRS puis BAC… En plus de ses missions de police, il a remporté de nombreux titres de champion du monde en parachutisme. Sa spécialité : le pilotage sous voile.
« Le parachutisme, c’est comme l’athlétisme. Des épreuves de vitesse, de distance, de précision… Il y a tellement de diversité que je ne m’en lasse pas », explique-t-il.
C’est en voulant imiter son père para-militaire que Kévin commence le parachutisme. « Dès que j’ai eu 15 ans, l’âge minimal pour s’inscrire, j’ai foncé au centre civil de parachutisme de la Réunion, d’où je suis originaire. Dès le premier saut, ça a été un coup de cœur absolu. J’étais les pieds dans le vide à 1 200 m de hauteur dans un silence absolu… Une expérience invraisemblable ! ».
Après avoir pratiqué ce sport en loisir, il commence les compétitions en 1999 en chute libre. Puis, il se spécialise en voile contact (discipline dans laquelle les concurrents effectuent des figures) en 2012 avant de se perfectionner en pilotage sous voile en 2017. « Cette discipline est apparue en 2011 en France, c’est l’une des plus récentes. » En pilotage sous voile, les parachutistes s’affrontent au-dessus d’un point d’eau lors de trois épreuves qui allient précision, vitesse et distance. Ils marquent des points en se posant le plus loin possible après avoir touché la surface de l’eau du bout du pied, en se posant sur une cible délimitée, en passant entre des capteurs...
Un titre de champion du monde à Dubaï en 2012, un autre à Chicago en 2016, trois médailles d’argent aux championnats de France en 2021… Kévin collectionne les trophées dans différentes spécialités de son sport. « Le parachutisme n’est pas inscrit aux Jeux olympiques », explique-t-il. « La plus grande échéance dans notre discipline sont les championnats du monde, qui ont lieu tous les deux ans ».
Au total, Kévin a réalisé plus de 20 000 sauts. Trois éléments sont primordiaux pour assurer sa sécurité et progresser. En premier lieu, la météo : « les prévisions, les images satellites… On passe beaucoup de temps à analyser comment les éléments naturels pourraient influer sur les entraînements ou compétitions. » Autres qualités essentielles : savoir faire preuve de sang-froid et checker scrupuleusement son matériel : « notre discipline requiert de la précision. S’énerver conduirait à prendre des risques ou à contre-performer. Tout comme au travail, où je pars sur la voie publique avec mon arme et ma radio, je vérifie mon parachute avant de partir ».
En effet, depuis 2004, Kévin est fonctionnaire de police. Une vocation qu’il a depuis toujours. En sortie d’école, il s’oriente en compagnie républicaine de sécurité pour effectuer des missions de maintien de l’ordre. En 2009, il rejoint l’équipe de France de parachutisme. « J’ai pu bénéficier d’aménagements afin d’être plus disponible pour ma carrière de sportif de haut niveau. » Kévin intègre ensuite son objectif de carrière : la brigade anticriminalité. « C’est ma dernière saison en tant que sportif de haut niveau. Je quitterai dans les prochains mois l’équipe police nationale pour passer la certification d’officier de police judiciaire et rejoindre des services d’investigation. »
Le meilleur conseil qu’il ait reçu, tant dans la sphère police que dans la sphère sportive ? « Ne pas brûler les étapes. Sinon, on risque de faire des erreurs ou de se blesser. »