- Mis à jour le 30/10/2024
- Actualité
- Publié le 18/10/2024
Pierre est gardien de la paix depuis plus de 4 ans quand il décide de présenter le concours externe d'officier de police. Lauréat du concours session 2024, il est actuellement élève officier de police à l’école nationale supérieure de police de Cannes-Écluse. Il explique son choix et partage quelques conseils de préparation au concours.
Pierre a préparé le concours externe d’officier de police, tout en exerçant ses fonctions d’enquêteur dans un groupe de protection de la famille et ce, malgré des vacations longues et des horaires décalés. Comment cumuler ses fonctions et ses révisions ? C’est ce que Pierre nous explique.
Pourquoi, en étant déjà gardien de la paix, avez-vous fait le choix de passer le concours externe plutôt que le concours interne ?
Après ma scolarité de gardien de la paix, j'ai été affecté dans mon premier service en 2020. Pour pouvoir passer le concours en interne, l'institution a fixé un minimum de 4 années d'ancienneté. C'est un raisonnement logique car, pour évoluer en interne, il faut un minimum de bagages. Il faut permettre la montée en compétences de collègues expérimentés.
Mais, dans mon cas, je ne rentrais pas dans les clous. C'est donc une envie de faire mes preuves plus qu'une volonté de brûler les étapes qui m'a poussé à concourir aux épreuves externes. Ayant passé un master à distance grâce au CNED, j'étais dans ce cheminement « universitaire » qui me mettait en conditions pour les épreuves du concours externe. Les métiers d'officier de police sont très enrichissants et méritent cet engagement ! Beaucoup de collègues se préparent au concours externe faute d'ancienneté suffisante, c'est un processus tout à fait possible qui permet d'avoir eu une expérience de gardien de la paix.
Concernant votre préparation au concours, avez-vous suivi un planning strict ?
J’avais un planning strict mais pas rigide. Il doit être mouvant car, bien sûr, il y a des journées où l’on est motivé, d’autres beaucoup moins. Les deux maîtres-mots pour moi ont été l'organisation et la régularité.
Par exemple, je ne révisais jamais pendant mes pauses au travail pour ne pas me disperser. Je relisais mes cours de la veille dans les transports en commun, et j'en apprenais de nouveaux chez moi.
Je m’imposais aussi de ne jamais dépasser 20h le soir. Je révisais donc en moyenne 1h le matin avant de travailler, puis 2h le soir. Parfois beaucoup moins, parfois un peu plus. Mais un peu tous les jours, c’est ça qui me semble essentiel ; il est inutile de s’infliger des séances de 4h de révisions.
L’autre enseignement que j'en ai tiré, c’est que la curiosité est vraiment un moteur. Notamment pour la culture générale et la préparation des oraux. Si l’on aime découvrir, réfléchir, on ne subit pas ce que l'on apprend, bien au contraire c’est plus facile !
La question des repos s'est vite posée. Quel planning lors des jours de repos ? J’ai trouvé un équilibre en travaillant 1 à 2 demi-journées par week-end et 1 ou 2 jours pendant mes vacances.
J’en reviens à cette idée d’organisation et de régularité : lorsque l’on travaille, on le fait vraiment et après, on peut complètement couper des révisions et prendre du temps pour soi et les siens. Cela permet de tenir le rythme qui est intense, oui, mais parfaitement surmontable si on s’écoute !
Quels ont été vos supports pour réviser le droit ? La culture générale ?
J’ai dû faire une mise à jour juridique de mes vieux cours !
Ce que j'ai rapidement mis en œuvre aussi, c’est faire le tour de mes connaissances afin d'avoir un maximum de supports et de faire ensuite le tri. J’ai eu la chance d’avoir une supérieure commissaire de police qui m’a remis ses cours de culture générale et de droit lors de sa propre préparation. Cela m’a beaucoup aidé et je crois qu’il ne faut pas avoir honte de demander autour de soi.
Hormis cela, les sujets des concours, quelle que soit la matière, ont souvent un fond d’actualités. Il faut rester en veille de ce qu’il se passe autour de soi et ne pas s'enfermer dans ses cours. Le site Dalloz, actu-juridique pour le droit, ou les sites de journaux traditionnels pour la culture générale permettent d’avoir des actualités concises mais aussi des articles de fond qui permettent de réfléchir.
Une épreuve à option, parmi 7 matières proposées est obligatoire. Quel a été votre choix ?
Droit administratif général et libertés publiques / mathématiques / informatique / histoire / géographie / économie et gestion / sciences et techniques des activités physiques et sportives.
J’ai pris droit administratif général et les libertés publiques.
Cela faisait écho à mes précédentes études et c’est un sujet qui me plaît – qui me donne envie d’apprendre toujours plus : la curiosité, encore !
La police nationale ouvre son recrutement à une diversité de profils grâce à cette épreuve à options, ce qui est très positif.
Je crois qu’il faut être pragmatique dans son choix et aller vers ce sur quoi on a des facilités / connaissances préalables. L’idée reste la même : réviser ce que l'on sait, en apprendre plus et mettre tout cela en perspective pour apporter une réflexion.
Les cas pratiques (ndlr : épreuve écrite) et la mise en situation individuelle (ndrl : épreuve orale) sont une source d’inquiétude pour de nombreux candidats. Comment les avez-vous abordées ?
Je les ai abordées à l’exacte opposée l'une de l’autre !
L’épreuve écrite de cas pratique est celle que je préfère parce que c’est un jeu de rôle professionnel. On ne demande pas de lister toutes les connaissances que l’on a.
L’idée, c’est de se placer dans la peau d'un officier de police, ce à quoi on aspire, et de proposer à partir d’un sujet donné. Bien sûr, il n'est pas attendu de tout savoir, mais bien de démontrer sa capacité à se projeter, à contextualiser, à trouver des solutions.
C’est bien sûr une épreuve à double tranchant car on doit trouver des solutions mais aussi rester concis. Aussi, il faut organiser ses idées pour être précis. Les propositions doivent être claires et percutantes dans leur mise en forme. Le supérieur doit comprendre en quelques phrases les problèmes, les propositions, leur mise en œuvre.
Pour la mise en situation individuelle à l’oral, c’était une autre paire de manches. Se retrouver face à 3 personnes composant un jury peut être très déstabilisant ; ça a été mon cas.
On a un peu de temps pour réfléchir à des solutions qu’il faut ensuite argumenter face à eux. Il faut définir le problème, trouver des perspectives, proposer une mise en œuvre, tant technique qu’humaine, concrète, car on gère des femmes et des hommes autant que des unités dans un service.
Face au sujet, il faut revêtir ce positionnement de l'officier : quoi faire devant ce problème ? Puis, avec le jury, il faut croire à ce que l'on dit, ne pas en être honteux.
Un conseil que je pourrais donner est de ne pas hésiter à modifier ses propositions en fonction des remarques du jury s’il en fait : l’agilité et l’adaptabilité sont deux qualités réellement appréciées !
Quel entraînement avez-vous suivi pour les épreuves sportives ?
La préparation, comme pour les épreuves moins physiques, repose sur la régularité.
Cela ne sert à rien de s'infliger une séance de 2h de fractionnés ou de courses. Il faut être pragmatique : les épreuves se scindent en un parcours d'habileté motrice qui se termine en moins de deux minutes et un test dit Luc Léger qui dure, au maximum, 14 minutes. Tout est dit je crois.
À titre personnel, je me suis entraîné avec de la course à pied, deux fois par semaine, d’environ 30 minutes, et avec une bonne intensité pour m’habituer à prendre de l'air et rester explosif plus longtemps.
L’alimentation compte aussi mais il ne faut pas non plus se restreindre, on a le droit à des écarts lors de la phase de préparation. Il faut juste éviter le fast-food ou la salade peu nourrissante la veille des épreuves.
Le moral est l'essentiel : si vous vous plaignez intérieurement, c’est que vous avez normalement encore du jus pour aller chercher une meilleure note !
Quels conseils donnez-vous aux candidats qui se présentent à l’oral ?
La première impression est fondamentale. La tenue correcte est exigée : costume cravate pour les hommes, tailleur pour les femmes. Il faut bien sûr éviter la barbe ou la coupe de cheveux négligées, les bijoux excentriques, les mèches devant les yeux, etc. Il faut se dire que l’on va à un entretien d’embauche.
Le jury est généralement composé d’un commissaire de police, d’un officier de police (ou équivalent de catégorie A) et d’un psychologue. Il y a donc lieu de les respecter, de les regarder dans les yeux, de faire des réponses avec des phrases argumentées. Néanmoins, la rigueur de l’exercice ne doit pas vous empêcher d’être naturel et c’est ça le point clé, je crois. Souriez, riez, parlez. C’est plus une conversation qu’un interrogatoire que vous allez avoir avec eux. Il faut croire à son futur au sein de la police nationale !
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