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- Publié le 23/08/2024
- Mis à jour le 26/11/2024

Gatien Le Rousseau, 21 ans, est para-cycliste. Réserviste de la police nationale, il s’apprête à s’élancer sur les pistes des Jeux paralympiques 2024 dans quelques jours.
C’est à Saint-Quentin-en-Yvelines que Gatien disputera les épreuves de para-cyclisme sur piste du 30 août au 1er septembre puis les épreuves sur route du 4 au 6 septembre. Un programme très dense qui n’effraye pas ce sportif de haut niveau. « J’aime bien la version de moi qui évolue et qui progresse, c’est ce qui me motive, bien plus que de remporter des titres. Tous les jours, c’est un meilleur Gatien de la veille, j’ai envie de voir jusqu’où je peux aller en termes de performances. »
Originaire de Dinan, il s’essaye à différentes disciplines durant son enfance et adolescence. « J’ai navigué entre plusieurs sports par curiosité », explique-t-il. Pendant dix ans, il pratique le triathlon à haut niveau dans l’optique d’intégrer l’Armée. En 2018, il est victime d’un grave accident lors d’un cours d’EPS au lycée. « Suite à une mauvaise chute en handball, j’ai eu une grave luxation du genou droit. Certains ligaments se sont rompus, des muscles se sont déchirés dont un nerf essentiel à la commande du pied ». Gatien est paralysé du pied droit. En 2020, il est victime du même accident en marchant sur une plage et perd l’usage de son second pied.
Lors de sa rééducation, il se met en quête d’un sport. « J’ai commencé par l’aviron puis je me suis orienté vers le para-cyclisme il y a trois ans, sur les conseils d’une ergothérapeute. L’aviron m’avait permis de remuscler mes jambes ». Une médaille d’argent en contre-la-montre à Glasgow en 2023, une médaille d’or aux championnats d’Europe à Rotterdam la même année, puis les trois couleurs de médaille aux championnats du monde de Rio de Janeiro cette année… Gatien est rapidement en tête de nombreux podiums.
« Avant mes accidents, je me destinais à une carrière dans une institution étatique pour servir mon pays », explique le para-cycliste. Actuellement étudiant en kinésithérapie, il a rejoint l’équipe police nationale en tant que réserviste en 2023. « C’est une fierté de faire partie de cette équipe. La police nationale est un super soutien pour préparer les Jeux, je suis beaucoup plus serein. Une grande partie de nos performances lui est due. Lorsque je mettrai un terme à ma carrière de sportif de haut niveau, j’envisagerai une reconversion dans l’institution si l’occasion se présente et selon les possibilités avec mon handicap. »
« Acharné et nerveux », voici deux qualificatifs qui se prêtent à la personnalité de Gatien qui observe beaucoup de rigueur dans ses entraînements. Ses courses préférées ? Le contre-la-montre (30 km sur route) et la poursuite (une distance de 4 km, ce qui représente 16 tours de piste). « Sur ces deux épreuves, il n’y a pas de côté tactique. C’est le meilleur qui gagne, c’est une question de puissance. »
Pour ces derniers jours avant les compétitions, Gatien observe le même programme d’entraînement. Des séances de musculation, un régime alimentaire sans privation mais en veillant à ne pas prendre de poids, des séquences de préparation mentale… Il vient tout juste de terminer un stage de préparation à Lille avec l’équipe de para-cyclisme. « J’ai de plus longues périodes de récupération pour arriver bien en forme aux Jeux » précise Gatien. « Je me sens prêt, je fais tout ce qu’il faut pour me donner à fond le jour J. J’ai parfois l’impression qu’il me reste à apprendre. Ce phénomène est assez répandu : plus on est qualifié dans un domaine et moins on a l’impression d’être prêt ! ».