Mélanie Couzy, policière et tireuse en fosse olympique : calibre 12

  • Dossiers
  • Publié le 25/07/2024
  • Mis à jour le 26/11/2024
Sandrine Sarfati / police nationale

Âgée de 34 ans, Mélanie Couzy est sélectionnée pour les Jeux olympiques en fosse olympique. À quelques jours de la cérémonie d’ouverture, la gardienne de la paix se prépare à Châteauroux, où se tiendront les épreuves de tir.

Son état d’esprit ? « Mitigé ! Je suis à la fois impatiente d’y aller, de vivre un événement aussi énorme, mais j’ai également la boule au ventre », confie la sportive de haut niveau. Depuis mercredi 24 juillet, elle s’entraîne sur les lieux de la compétition. « J’ai plusieurs jours pour prendre connaissance du site olympique et retrouver les bonnes sensations ».

C’est à douze ans que Mélanie commence le tir. Originaire de Sologne, elle grandit dans le milieu de la chasse, une passion qui se transmet de génération en génération dans sa famille. « Mon père était garde-chasse, tout comme mes deux grands-parents », explique-t-elle. « J’ai décidé d’accompagner mes parents pour tester mes premiers plateaux*. J’ai tout de suite ressenti de l’euphorie et j’ai accroché avec le tir ».

Après avoir performé en fosse universelle, Mélanie se spécialise en fosse olympique à 16 ans. La discipline est aussi connue sous le nom de « ball-trap ». « En fosse olympique, il y 15 lanceurs avec 3 trajectoires différentes par postes. Soit un à gauche, un central et un à droite. Les plateaux sont réglés de manière à ce qu’ils se situent à 76 mètres. Au total, nous tirons 125 plateaux : 3 séries de 25 le premier jour (75 plateaux) et 2 séries le lendemain. À la suite des qualifications, les 6 meilleures sont retenues pour disputer la finale. »

De la concentration, une bonne maîtrise de soi, de bons réflexes et de l’agilité sont essentiels pour exceller dans cet exercice d’adresse. La gardienne de la paix tire avec un fusil de calibre 12 et des munitions en plomb de 24 grammes. « Je travaille beaucoup, je suis quelqu’un de très méthodique, voire parfois d’un peu trop perfectionniste. Des fois cela peut conduire à des contre-performances car on veut trop gérer les choses », précise Mélanie. La tireuse s’entraîne trois ou quatre jours par semaine et suit des séances de préparation physique trois à quatre jours par semaine également. « L’idée est d’essayer de garder le bon mouvement pour tirer, d’acquérir des automatismes, presque comme si on se robotisait ».

En 2018, Mélanie décroche ses deux premières médailles en coupe du monde à Tucson, aux États-Unis : le bronze et l’argent, en équipe mixte. La même année, elle remporte le titre de championne du monde en Autriche, à Leobersdorf. Puis, en 2021, la tireuse participe à ses premiers Jeux olympiques à Tokyo. « C’était un rêve depuis toute petite, l’aboutissement de nombreuses années de travail », confie Mélanie. La tireuse est d’ores et déjà sélectionnée pour la finale en fosse olympique des Jeux de Paris qui se tiendra les 30 et 31 juillet prochains.

En plus de sa carrière de sportive de haut niveau, Mélanie est également gardienne de la paix. Après des études en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), elle rejoint l’institution en tant que policière adjointe en 2018 avant de réussir le concours de gardien de la paix l’année suivante. « J’ai toujours voulu entrer dans la police et ce depuis toute petite », raconte-t-elle. « C’est un métier où l’on est proche des gens, où l’on communique beaucoup avec eux, où l’on fait de la prévention... ». Après sa carrière de tireuse en fosse olympique, elle souhaiterait rejoindre une unité généraliste comme la police secours. « Ce serait l’occasion d’apprendre plusieurs facettes primordiales du métier ».

* aussi appelés « pigeons d’argile », les plateaux sont des disques d’argile qui font office de cible mobile en tir
 

Découvrir d'autres articles sur le dossier : Nos sportifs en compétition