Lutte contre le trafic de stupéfiants : un dispositif renforcé au quartier des Moulins (Nice)

  • Mis à jour le 29/11/2023
  • Actualité
  • Publié le 26/05/2023
Policier de dos
police nationale

Sur les 15 derniers jours, près de 4 kilos de cannabis, 300 grammes d’herbe, 600 grammes de cocaïne et 10 000 euros ont été saisis sur le secteur des Moulins. Plus de 80 interpellations ont également été réalisées. Guillaume Cardy, commissaire général et directeur adjoint de la DDSP des Alpes-Maritimes, explique le dispositif déployé sur le secteur.

Quelles sont les spécificités du quartier des Moulins?

Situé à l’ouest de la ville de Nice, le quartier des Moulins est un quartier de reconquête républicaine .Mis en place par le ministère de l’Intérieur en 2018, les quartiers de reconquête républicaine (QRR) sont des quartiers jugés « sensibles » en raison de multiples actes de délinquance. Des renforts de forces de l’ordre sont donc déployés pour restaurer le lien de confiance avec la population et lutter contre les trafics. Pour les Moulins, les attentes de la population se concentrent principalement sur les différentes nuisances générées par le trafic de stupéfiants, comme les rassemblements nocturnes sur la voie publique. En été, ce sont surtout de nombreux tirs de feu d’artifice et de mortiers. Sur les 4 premiers mois de l’année 2023, la délinquance de voie publique (IPS) constatée sur le secteur représente 6% de la délinquance de voie publique enregistrée sur la commune de Nice.

Quelles unités interviennent dans ce dispositif?

Il s’articule autour d’une double approche: un volet prévention/dissuasion et un volet intervention/répression. Plusieurs services locaux, départementaux et nationaux sont déployés sur le secteur. Le service de la sûreté départementale assure des missions d’investigation qui nécessitent un travail approfondi de surveillance et de vérifications techniques notamment dans le domaine des stupéfiants. Plusieurs unités en tenue patrouillent quotidiennement afin de renforcer le lien police/population dans le cadre de la sécurité du quotidien (Brigade spécialisée de terrain, Unité de police secours, Compagnie d'intervention …). Les patrouilles pédestres sont privilégiées afin de favoriser les contacts. Des unités en civil (Brigade anti-criminalité) complètent ce dispositif. La plupart de ces unités sont localisées au commissariat de Saint-Augustin, ce qui accentue encore leur présence sur le quartier. Cette implantation d’un commissariat de secteur ouvert 24h/24 renforce le lien de proximité avec les habitants qui souhaitent déposer plainte. Dans le cadre du Plan national de sécurité renforcée, une unité de Compagnie républicaine de sécurité est déployée au quartier des Moulins depuis quelques semaines. Les heures de présence sur le terrain ont été élargies récemment avec une réforme horaire de la brigade spécialisée de terrain. Enfin, des patrouilles communes avec la police municipale sont quotidiennement réalisées.

Quelles autres opérations sont réalisées ?

Visites de parties communes d’immeubles, de caves, de parkings, saisies de drogues, d’argent… Au-delà de la présence permanente, les effectifs sont regroupés trois à quatre fois par jour pour mener des opérations ciblées. Des contrôles routiers sont réalisés aux abords du quartier. Des chiens spécialisés dans la recherche d’armes ou de stupéfiants sont employés pour des investigations plus approfondies.

Les policiers travaillent main dans la main avec les services de la ville et les bailleurs notamment pour retirer des obstacles sur la voie publique qui empêcheraient la progression des policiers lors d’une intervention. L’idée est de ne pas laisser le terrain libre aux délinquants et d’empêcher les appropriations sauvages de l’espace public.

Dans quelle mesure les drones viennent en appui de ce dispositif?

Un décret nous autorise à utiliser ces outils technologiques depuis quinze jours. Deux agents départementaux ont été formés au pilotage. Les drones sont un appui aérien aux effectifs policiers déployés sur la voie publique. Nous y avons recours en amont des opérations pour localiser les points les plus intéressants à contrôler. Lors des opérations, cela permet d’assurer la protection des policiers déployés au sol, d’identifier des délinquants qui prendraient la fuite. Dès que possible, ces moyens seront également mis à profit dans un cadre judiciaire.