À 26 ans, Séphora Corcher, gardienne de la paix, mène de front un parcours brillant dans la police nationale et un parcours sportif rythmé de médailles dans différents sports de combat dont le sambo.
Séphora Corcher fait ses premiers pas sur le tatami en tant que judokate à l’âge de six ans. Devenue numéro un de sa catégorie, elle intègre l’institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP) une dizaine d’années plus tard. C’est en 2020 qu’elle découvre le « sambo », un art martial originaire de l’ex-URSS. « La transition s’est faite pendant la période de covid », explique l’athlète. « Il y avait de nombreuses restrictions pour partir à l’international. Je m'entraînais à l'INSEP durant cette période et je ne trouvais plus de sens à ma pratique du judo. C'est alors que mon coach de l’époque m’a proposé de venir découvrir le sambo pour diversifier mes entraînements. J’ai tout de suite accroché ».
Le sambo est une discipline qui allie le judo, la lutte, le grappling (jiu-jitsu brésilien) et la boxe. Les samboistes portent une « kurka » (à prononcer « kourka », qui signifie « veste » en russe) similaire à celle des judokas, qui peut être bleue ou rouge. « Il existe deux types de sambo : le sambo sportif (mêlant judo, lutte, grappling) que je pratique et le sambo combat (qui comprend des techniques de boxe). Au judo, il est par exemple interdit d'aller dans les jambes. Avec le sambo, j’ai découvert cet aspect de la lutte qui permet d'aller dans les jambes mais également des spécificités comme les clés de chevilles, les clés de genoux, un monde inconnu pour moi. J’aime les challenges. »
Après avoir pratiqué les deux disciplines et remporté de nombreuses médailles en judo, Séphora se spécialise en sambo. Les valeurs essentielles de ce sport ? Le respect de l’adversaire et la patience. « Quand on perd, on apprend. L’essentiel est de toujours croire en soi. Avant d’intégrer ce conseil, c’était difficile pour moi de gérer une contre-performance ». L’année dernière, la sportive de haut niveau de l’équipe police nationale a battu la quadruple championne du monde russe en sambo lors du championnat d’Europe et remporte son premier titre de championne d'Europe. « Conserver le titre cette année, c’est juste incroyable. »
La détermination et la capacité de concentration de Séphora ont également porté leurs fruits dans la sphère professionnelle. En avril dernier, la sportive est sortie major de sa promotion de gardiens de la paix à l’école nationale de police de Roubaix-Hem. Elle aspire désormais à passer les concours d’officier et de commissaire de police. « J’ai toujours été fascinée par le volet investigation », raconte la sportive, « C’est ce qui m’a motivée à débuter des études de droit ».
Séphora obtient une licence en droit général et un master 1 en droit privé avant de rejoindre la police nationale en tant qu’adjointe de sécurité via un dispositif qui favorisait la pratique de haut niveau. « Je suis fière de faire partie de la grande famille de la police nationale. C’est une fierté de représenter l’institution au niveau de mon sport mais aussi de représenter mon pays via cette institution. »
Elle relève par ailleurs de nombreuses similitudes entre le sport et l’institution : « La police, c’est un métier d’équipe. On a besoin les uns des autres, il faut bâtir les choses ensemble dans le respect des normes qui nous gouvernent et du code de déontologie. ».
Toujours en quête de nouveaux défis, Séphora concourt en sambo et en judo par équipe. Elle vient de remporter deux médailles en sambo sportif (une médaille de bronze en individuel et une médaille d'or par équipe) à l’édition 2023 des « World combat games » à Riyad (Arabie Saoudite). L’athlète de l’équipe police nationale figure dans le top 3 mondial en sambo dans la catégorie senior des moins de 50 kilos.
