Thomas Peyroton-Dartet, policier et paracycliste : contre-la-montre

Thomas, sportif de haut niveau de l'équipe police nationale
Sandrine Sarfati / police nationale

Âgé de 38 ans, le sportif de haut niveau de l’équipe police nationale a remporté en janvier dernier la médaille d’or lors de la coupe du monde de paracyclisme sur route à Adelaïde (Australie).

Dans sa jeunesse, Thomas a pour idole le champion Richard Virenque, « un sportif qui a du panache. On se souvient de ses attaques mémorables dans les courses. Malgré son succès, il a su garder la tête froide ». À treize ans, il commence à participer à des compétitions et rejoint le CREPS (Centre de ressources, d'expertise et de performance sportives) à Toulouse en section sport études. Thomas part ensuite pour le pôle France de Wasquehal, près de Lille. 

Son meilleur souvenir de compétition ? « La classique des Alpes, en 2003. Avec un ami, nous avons gagné par équipe. C’était vraiment un bon moment ». Disputée jusqu’en 2004, cette course professionnelle passait par les massifs de la Chartreuse et des Bauges.  

En 2017, le sportif est victime d’un très grave accident et frôle de peu la tétraplégie. Lors d’une compétition de cyclisme à Tahiti, sur l’île de Moorea, il percute un scooter de face. « J’ai eu de nombreuses séquelles : un gros hématome crânien, de nombreuses fractures au visage, une perte auditive et visuelle du côté droit, la pose d’un disque de synthèse dans mon dos, des crises d’épilepsie... ».
Après une convalescence difficile, Thomas remonte sur son vélo au bout de trois mois seulement. Quelques années plus tard, le sportif de haut niveau est à nouveau victime d’un grave accident avec une voiture lors d’un entraînement. De ces deux accidents qui l’ont rendu handicapé, l'athlète ressort encore plus déterminé à se surpasser. En 2022, il est sacré champion d’Europe sur route puis finit second en coupe du monde de paracyclisme en 2023. La même année, l’athlète remporte de nombreux titres parmi lesquels celui de vice-champion du monde à Glasgow, celui de champion de France route et chrono...

En parallèle de sa carrière sportive, Thomas est également policier. Le contact avec les personnes, l’action et le relationnel, voici ce qui a motivé ce compétiteur, lui-même fils de policier, à rejoindre l’institution en 2009. Jusqu’à ce qu’il intègre l’équipe police nationale en janvier 2023, il jongle entre ses deux emplois du temps. « Je travaillais de nuit en service de police et m’entraînais le jour. Depuis que je suis membre de l’équipe police nationale, c’est désormais beaucoup plus simple car je peux me consacrer pleinement à mon sport, me préparer dans des conditions optimales tout en gardant un pied dans la maison police. Lorsque je mettrai un terme à ma carrière sportive, je retrouverai ma place de gardien de la paix. Étant épileptique, je n’ai plus l’autorisation de porter d’arme mais je peux accéder à différents postes qui ne requièrent pas cette exigence. »

Pour exceller en cyclisme paralympique, Thomas a trois mots d’ordre : la rigueur, la détermination et l’envie. « Sans passion, il n’est pas possible d’enchaîner les entraînements qui peuvent parfois être très durs. Pour ma part, j’y consacre entre 20 et 25 heures par semaine ». Des efforts qu’il décuple pour son objectif de l’année : les Jeux paralympiques de Paris, en août-septembre 2024.

Découvrir d'autres articles sur le dossier : L'équipe police nationale